Sortie du numéro 2023 II (Vol. 155)

Les études sur le thème de la création dans le Nouveau Testament et dans le corpus paulinien font parfois l’impasse sur les Épîtres pastorales, et en particulier sur la Première épître de Paul à Timothée (1 Tm). La présente étude cherche à pallier cette lacune en posant la question difficile du profil des adversaires de l’auteur puis en montrant comment cette épître propose une certaine conception du rapport entre Dieu et le créé, de la vie et de Dieu comme dispensateur de vie. Dans une dernière partie, on considère plus spécifiquement les deux passages qui touchent aux deux récits de créations dans la Genèse (1 Tm 2,11-15 ; 4,1-4). L’épître présente les manières, parfois rebutantes pour nous aujourd’hui, dont les croyants peuvent respecter les ordres de la création et ainsi vivre une vie bonne, conforme à la volonté de Dieu, en imitant la bienveillance dont Dieu fait preuve à l’endroit de sa création.

Michel Serres a été l’un des premiers philosophes à reconnaître, dès les années 1990, l’enjeu planétaire des crises écologiques et la rupture anthropologique que constitue ce que l’on nomme aujourd’hui l’Anthropocène. Sa philosophie offre des ressources précieuses non seulement pour penser mais aussi pour imaginer cette nouvelle condition terrestre. Cet article s’attache précisément aux dimensions imaginantes des crises écologiques, aux niveaux phénoménologique, épistémique et pragmatique. Suivant Serres, l’article montre que la philosophie ne peut plus négliger le monde et qu’elle doit contribuer à inventer de nouvelles relations avec la nature-Biogée, notamment en déployant les puissances critiques et créatives de l’imagination.