Le troisième tome du volume 154 de la Revue de Théologie et de Philosophie est sorti !
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Sommaire
DOSSIER : Art et dévotion dans les anciens Pays-Bas
Léonie MARQUAILLE, Jan BLANC, « Avant-propos », p. 247
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Léonie MARQUAILLE, Jan BLANC, « Foi hollandaise et foi flamande ? Les limites d’une géographie artistique et confessionnelle au XVIIe siècle », p. 251
Les recherches récemment consacrées à la géographie artistique et confessionnelle des Pays-Bas septentrionaux et méridionaux ont non seulement permis de se faire une idée plus juste et plus précise des rapports que les artistes et leurs clients néerlandais ont entretenus au XVIIe siècle avec la foi, mais aussi de se défaire de certains lieux communs en vigueur depuis le XIXe siècle, et que l’on retrouve encore parfois dans la littérature historique. Cet article est consacré à l’examen critique de quelques-uns de ces lieux communs.
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Ralph DEKONINCK, « Le double mouvement de l’âme vers l’image. Une théorie aristotélico-thomiste au cœur des débats du milieu du XVIe siècle sur le juste rapport à l’image religieuse », p. 277
Le présent article envisage une controverse philosophico-théologique interne à l’Église catholique qui, au milieu du XVIe siècle, précède et annonce les débats qui présideront à la préparation du décret sur les saintes images promulgué lors de la dernière (25e) session du concile de Trente. Il porte en particulier sur l’un des principaux points d’achoppement qui touche à l’interprétation d’une thèse de Thomas d’Aquin, laquelle est une reprise, mais adaptée à un autre contexte, d’un texte d’Aristote. Cette thèse porte sur le type de vénération qui doit être rendu à l’image, et en particulier à celle du Christ. Il s’agit ici de montrer comment ce débat entremêle étroitement des enjeux philosophiques et théologiques qui touchent aussi bien à des questions de perception de l’image que de connaissance par l’image, tout en engageant un délicat questionnement sur les pratiques religieuses.
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Valentine LANGLAIS, « Le double mouvement de l’âme vers l’image. Une théorie aristotélico-thomiste au cœur des débats du milieu du XVIe siècle sur le juste rapport à l’image religieuse », p. 297
Les œuvres représentant l’histoire du Christ chez Marthe et Marie, épisode tiré de l’Évangile de Luc, se multiplient dans l’art des Pays-Bas à partir du milieu du XVIe siècle sous l’impulsion du conflit théologique à propos de la justification et du salut des hommes, qui oppose alors catholiques et réformés. Dès la fin du XVIe siècle et au cours du XVIIe siècle, deux voies iconographiques se distinguent l’une de l’autre. L’une tend à refléter une interprétation protestante de l’épisode de Luc, en représentant Marie sous les traits d’une pieuse lectrice réformée et Marthe comme figure garante des vertus domestiques hollandaises. L’autre, au contraire, vise à défendre les positions doctrinales de l’Église de Rome à travers les deux sœurs. Marie, sous les traits de Marie-Madeleine, devient le symbole de la vie contemplative, tandis que Marthe rappelle la place de la charité et des œuvres dans le salut des hommes. Dans ces deux cas, les œuvres soulignent la complémentarité des deux sœurs dans leur accueil du Christ.
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Léonie MARQUAILLE, « Sensibilité catholique et tableaux sacrés dans les Provinces-Unies au XVIIe siècle », p. 329
En dépit de l’instauration d’un gouvernement calviniste dès la fin du XVIe siècle dans les Provinces-Unies, les catholiques y sont restés nombreux pendant le XVIIe siècle. Si les crises iconoclastes ont pu freiner la commande de tableaux d’église, les huiskerken (églises-maisons) et les schuilkerken (églises-cachées) furent rapidement décorées d’au moins un tableau d’autel, selon l’usage légitime des images réaffirmé par le concile de Trente. L’étude des collections a également rappelé la place des tableaux religieux dans les intérieurs catholiques. Dans ce contexte confessionnel singulier, il convient de s’interroger sur la sensibilité catholique qui pouvait s’exprimer dans les tableaux sacrés peints dans les Provinces-Unies au XVIIe siècle. Au-delà de leurs fonctions didactiques évidentes, les peintures pour les milieux catholiques pouvaient-elles aussi satisfaire le sens de la vue ? Dans quelle mesure la sensibilité catholique s’exprime, non pas seulement dans les choix iconographiques, mais aussi à travers les qualités plastiques des œuvres ?
Bibliographie, p. 345
English Summaries, p. 355