On ne s’est guère intéressé jusqu’ici à la controverse religieuse de la fin du XVIe siècle. On considère en effet généralement que la littérature théologique de cette période se caractérise par une sécheresse, un formalisme et, pour tout dire, un manque de vie, qui ne la rend guère digne d’attention. Ce jugement est partiellement justifié. Mais de quel droit condamnerions-nous une mentalité différente de la nôtre? Comme l’écrit H. I. Marrou, «la connaissance historique, fondée sur une dialectique du Même et de l’Autre, implique nécessairement un élément d’altérité essentielle». Avant de le condamner, tentons donc de comprendre le théologien «décadent» de la fin du XVIe siècle.