Le quatrième volume de l’Avicenna latinus vient de sortir de presse: il contient la traduction latine médiévale de la seconde partie de la Métaphysique, les livres cinq à dix ; la première partie du même traité avait été publiée en 19772.0n possède ainsi une édition critique complète de cet ouvrage important en sa version latine. L’élaboration de cette version au douzième siècle, révélant Avicenne au monde occidental, est un événement qui mérite d’être étudié de plus près, car il est plutôt extraordinaire: il constitue un dialogue interculturel à plusieurs niveaux et sous plusieurs aspects, une rencontre pacifique entre l’Islam et la Chrétienté, une sorte de dialogue œcuménique. Car sans être un exposé de la religion musulmane, la métaphysique d’Avicenne porte l’empreinte de l’ambiance religieuse dans laquelle elle a été élaborée3. N’y a-t-il pas dans ce traité de Métaphysique une doctrine très développée sur la nature de Dieu et sur ses rapports avec le monde?