La postérité immédiate de Jean-Pierre de Crousaz, à l’exemple de l’Encyclopédie d’Yverdon, porte un jugement sévère sur ses ouvrages, lui reprochant sa prolixité, un manque de précision et les nombreuses répétitions. L’analyse des compte rendus publiés dans l’espace de vingt années dans quatre revues savantes francophones proches du Refuge huguenot, des Nouvelles de la République des lettres jusqu’à la Bibliothèque germanique, permet d’avancer deux hypothèses : d’une part, les contemporains protestants ont suivi avec beaucoup d’intérêt tous les projets scientifiques de Crousaz, dont on trouve fidèlement l’annonce dans les périodiques. D’autre part, les journalistes remarquent très tôt la tendance polémique qui s’introduit dans le style de son argumentation, notamment à partir des années 1720. L’Examen du pyrrhonisme ancien et moderne apparaît comme l’aboutissement et de sa critique acharnée du scepticisme et de son style d’argumentation apologétique, et entraîne ainsi le déclin de sa réputation.