Dans les études spinozistes, une question centrale consiste à savoir comment concilier le rejet par Spinoza, conçu en termes philosophiques dans son Éthique, d’un Dieu personnel, avec sa description, clans son Traité théologico-politique, de Dieu comme celui qui accorde son pardon aux repentants. Cette question sera traitée ici sous l’angle du dilemme du Dieu des philosophes et du Dieu biblique. On remettra en question la conception courante, selon laquelle Spinoza opterait de manière non équivoque pour le Dieu des philosophes, en lisant ses œuvres comme une réponse à lafragmentation du cosmos dans la modernité. Une réponse qui ne surmonte toutefois pas la fragmentation.