Tout porte à croire qu’une langue «exotique» donne naissance également à des métaphores exotiques, qui conditionnent à leur tour des modes de penser différents des nôtres. L’analyse comparée d’un champ métaphorique commun à la Grèce et à la Chine (la lumière et le miroir) montre que les différences philosophiques ne procèdent pas de la diversité matérielle des métaphores utilisées, mais bien plutôt d’attitudes différentes adoptées face au langage. L’hypothèse du relativisme linguistique, loin de pouvoir être infirmée ou confirmée à travers l’analyse comparée, apparaît elle-même comme étant déjà dépendante de la manière dont la pensée grecque et occidentale a conçu les rapports entre la pensée et le langage.