Revue de théologie et de philosophie
depuis 1868
  • Actualités
  • Présentation
  • Instructions aux auteurs
  • Comités
  • Recensions
  • Archives
    • Rechercher un article

Robert Musil, la science, la technique et la culture

Comme le remarque W. M. Johnston, le terme Biedermeier exprime sans doute mieux que n’importe quel autre «la combinaison, qui a toujours été une caractéristique propre aux Autrichiens, de la résignation politique avec la jouissance esthétique et la religiosité catholique ». Du point de vue économique et sociologique, l’époque Biedermeier, qui a alimenté par la suite, surtout après l’effondrement de 1918, la nostalgie des Autrichiens patriotes, correspond à la disparition progressive d’une société pré-industrielle non contaminée par les «maladies» caractéristiques de la civilisation contemporaine. Dans les termes de la distinction proposée par Tönnies, l’Autriche du Biedermeier était — ou, en tout cas, a été perçue après coup comme — une communauté (Gemeinschaft) authentique, alors que l’époque qui a suivi a donné naissance à la société (Gesellschaft) urbaine et anonyme du capitalisme industriel, qui se caractérise, entre autres choses, par la dissolution des liens organiques traditionnels. Comme l’écrit Johnston: «Le fait qu’en Autriche la communauté, perturbée seulement de temps à autre par les excès de zèle d’un fonctionnaire, soit restée préservée jusque vers 1870, a endormi ceux qui se sont trouvés tout à coup mis en présence d’une ‘société’. Même à Vienne, le capitalisme a éveillé la nostalgie de la sécurité de l’époque Biedermeier et amené de nombreux publicistes à prôner la ‘communauté’ ou, à titre de compromis, une des ses variantes.»

Lire la suite de l’article

Études critiques : un nouveau commentaire de la première épître aux Corinthiens
Trois femmes – l’homme sans qualités

RThPh   •  

s