La transition vers l’Etat de droit et la démocratie qui a eu lieu dans de nombreux pays (Argentine, Chili, Afrique du Sud, Haïti, pour n ‘en citer que quelques-uns) au cours de ces dernières décennies a remis à l’ordre du jour le problème de l’amnistie. Doit-on, au nom de la réconciliation et de la paix civile, renoncer à traduire en justice les anciens bourreaux? Ou bien doit-on, au nom de la justice due aux victimes, les traduire en justice? Poser la question de cette façon, c’est suggérer qu’il existe une opposition absolue entre l’amnistie et lajustice. Dans notre contribution, nous voudrions montrer que cette opposition n’est pas aussi absolue qu ‘on le pense et que l’amnistie peut aussi parfois être nécessaire pour préserver ou réinstaurer les conditions de possibilité de la justice.