La collection des douze Ketubim du canon massorétique a son origine probable dans les milieux (proto-)pharisiens du milieu du IIe siècle av. notre ère. Les Ketubim se présentent comme une anthologie de genres littéraires, certains livres (notamment Ps, Pr ou Ct) étant eux-mêmes construits selon le principe de l’anthologie. Les Ketubim bibliques se veulent une réplique juive au canon littéraire grec qui s’était imposé, dès le IIIe siècle, dans la culture hellénistique et qui se composait pour l’essentiel d’Homère, d’Hésiode et d’une sélection des Tragiques. La collection pharisienne des douze Ketubim semble cependant avoir été précédée par deux collections plus restreintes, visant chacune à adjoindre à la Tora et aux Nebiim une troisième partie : d’une part le Psautier, d’autre part les «Ketubim humanistes» (Jb, *Pr, Ct, Qo). Comme le montre le premier épilogue de Qo (Qo 12,9-11), Qohéleth lui-même pourrait avoir été l’architecte et l’éditeur de ce canon littéraire de quatre livres. Le deuxième épilogue (Qo 12,12-14), qui appartient à une phase plus tardive, témoigne de l’intégration de ces «Ketubim humanistes» dans la collection pharisienne des Ketubim canoniques.