L’auteurpropose ici une remise en question de l’intentionnalité phénoménologique, qui prend néanmoins celle-ci comme point de départ. Il s’agit d’orienter l’analyse du sens des phénomènes vers la prise en compte d’une dimension pathique qui les conditionne. Ce qui nous arrive ou nous affecte ne se laisse pas réduire à des horizons préalables. Ne serait-ce que parce que nous y avons toujours déjà répondu. Entre pathos et réponse, il y a un écart irréductible qui se traduit comme diastase temporelle et productive. L’auteur en appelle alors à une « réduction responsive » qui reconduit tout sens vers ce à quoi il répond. En conclusion, il évoque quelques-uns des domaines dans lesquels une telle révision pathique et responsive de la phénoménologie pourraitfaire valoir sa pertinence : la bioéthique, l’élaboration historique de la mémoire et le rapport à l’étranger.