Paul Tillich est le seul théologien important de sa génération à avoir prêté une attention aussi soutenue aux productions des arts plastiques ou visuels. Une rencontre a fortement conditionné son évolution théologique ultérieure : celle de la Madone aux anges musiciens, de Botticelli, découverte dans une revue illustrée alors qu’il était sur le front de Verdun. Ensuite, son souci constant de conjuguer esthétique et révélation ne Ta toutefois pas empêché de sélectionner dans l’histoire de l’art les œuvres convenant le mieux aux interprétations théologiques qui lui tenaient à cœur. D’où cette question : un théologien est-il capable de faire droit à l’œuvre d’art pour elle-même, indépendamment de ses propres présupposés?