Le rapport à Surin, mystique jésuite du XVIIe siècle, est central chez Michel de Certeau : par un impressionnant travail d’édition, Certeau a d’abord rendu son œuvre à nouveau accessible ; à son contact, il a élaboré une théorie de la mystique, mais il s’est aussi de plus en plus intéressé à la seule marginalité d’une partie de son existence. Dès lors, sa lecture est devenue ambivalente, et le texte premier a changé de nature : il a inspiré en lui un langage et des attitudes pour explorer les nouveaux espaces de l’histoire contemporaine. Son interprétation est devenue emblématique de son propre itinéraire.