En se servant de la métaphore comme fil conducteur, le présent article ambitionne d’explorer l’un ou l’autre rapport que l’on peut déceler entre le discours de la science et celui du philosophe. Mais au lieu d’opérer empiriquement, l’analyse s’efforce de se situer sur un plan méta-conceptuel. Pour cela, elle se fonde sur une présentation des deux perspectives théoriques essentielles suivant lesquelles est conçue la métaphore : la perspective extensionnelle et la perspective intensionnelle. Alors que l’usage conventionnel et référentiel de la métaphore s’accorde avec la première perspective. l’usage innovant s’accorde plutôt avec la seconde. Envisagée comme une connaissance sans objet, la philosophie s’accommode parfaitement du modèle intensionnel de la métaphore. Celui-ci rend compte, en effet, non seulement des métaphores avérées mais aussi des concepts philosophiques eux-mêmes. En revanche, le modèle extensionnel convient appareminent mieux au discours scientifique qui porte en principe sur un objet. Il soulève néanmoins des difficultés importantes qui conduisent à réviser une approche par trop rationnelle de la science.