La tâche centrale assignée à l’exégèse du Nouveau Testament est la compréhension des textes néotestamentaires. Le travail exégétique est donc fondamentalement un travail d’interprétation. Personne, dans la première moitié de ce siècle, n’a eu une conscience plus claire et plus aiguë de ce problème que Rudolf Bultmann, décédé récemment à Marbourg. Pour moi, aujourd’hui, il ne s’agit ni de faire l’éloge du grand exégète allemand — car l’exégèse, comme toute science, n’a que faire des hagiographes et des apologètes —, ni de dresser prétentieusement un constat d’échec — car le ressentiment n’est pas un bon compagnon dans la recherche de la vérité. Il convient de s’élever au-dessus des disputes d’école et de se demander: quelles sont les grandes interrogations soulevées par Bultmann et qui méritent d’être soigneusement reprises et examinées après lui?