L’examen détaillé par Crousaz du Discourse of free-thinking d’Anthony Collins est la seule enquête suivie proposée au siècle des Lumières de ce pamphlet en faveur de la liberté de pensée. La critique formulée par Crousaz porte moins contre la liberté de penser que contre une possible licence dans l’exercice d’un jugement qui ne serait contraint ni par les règles de la logique ni par le respect de la tradition et du sacré. Il en découle au final une opposition caractéristique des Lumières sur les prérogatives de la raison qui permet de se demander si, au fond, la libre pensée fut bien une pensée libre.