Partant de l’engagement pratique du philosophe tchèque Jan Patočka en faveur des droits de l’homme dans le cadre du mouvement de la Charte 77 et de ses écrits philosophiques, l’article développe l’éthique de la dissidence tchèque, centrée sur les notions de sacrifice de soi et d’authenticité. En particulier, il met en évidence comment Patočka réoriente éthiquement la philosophie de Heidegger, dont il s’inspire, à partir de la lecture des Frères Karamazov de Dostoievski. Dans sa dernière partie, il s’intéresse à la reprise de la philosophie de Patočka chez Václav Havel et les défis auxquels elle est exposée dans l’accomplissement de fonctions politiques.