La pensée de Stâniloae plonge le lecteur occidental dans un autre monde et dans une forme de pensée qui, peut-être, surprend ou désarçonne. Lorsqu’il s’attelle à l’étude de textes orthodoxes, celui-ci est souvent déconcerté par des formulations semblant surgir d’un passé qu’il estime révolu, par des expressions choquantes quand elles confinent à l’article de foi inamovible. Au-delà de ces obstacles il est essentiel que le lecteur découvre que toute théologie orthodoxe, même à caractère systématique, est d’abord une prière de louange et un acte de confession, avant d’être une explication de la foi. Ou bien, pour le dire autrement, pour un orthodoxe toute explication de la foi, toute tentative de dire Dieu et ses rapports avec les hommes ressortit à la louange et à la confession. Louange car le théologien est, ou devrait être, en premier lieu un homme de prière, et confession parce que l’homme de prière sait qu’il ne peut rien dire de Dieu et à Dieu qui ne soit limité par sa méconnaissance de Celui qui est l’Au-delà de tout.