Aux différenciations à l’œuvre dans la société moderne, résultant de l’autonomisation croissante de ses sphères d’activité, de la pluralisation de sa culture et de l’individualisation progressive de ses projets d’existence religieux et éthiques, Rothe oppose un programme prudent de réconciliation via le Kulturprotestantismus, de réflexion via la théologie de la médiation et de modernisation via le néo-protestantisme. A la suite de Schleiermacher, Rothe développe sa propre théorie du christianisme, qui n’appréhende pas le changement religieux du monde moderne en termes de perte au profit d’une sécularisation radicelle, mais ouvre sur de nouvelles possibilités pour une praxis éthico-religieuse du christianisme.