La puissante personnalité de Jean Scot est faite de contrastes et même d’antithèses. Cet Irlandais qui arrive à Paris et à Laon dans la première moitié du IXe siècle entreprend de construire une synthèse théologique chrétienne employant la problématique néoplatonicienne. Sa volonté d’orthodoxie n’a d’égale que la pénétration avec laquelle il réinvente la plupart des thèses d’un néoplatonisme largement oublié. Le dénuement de son époque ne lui permet d’atteindre Platon et ses disciples qu’à travers des fragments et des commentaires. Traducteur et commentateur de Denys le pseudo-aréopagite, lecteur de Grégoire de Nysse, de Maxime le confesseur et de quelques autres Pères de l’Eglise, il parvient à retrouver, par-delà S. Augustin, l’esprit authentique du néoplatonisme.