Au contraire d’inscrire la pensée kierkegaardienne dans les développements d’une philosophie du sujet, on voudrait suivre ici les caractères d’une démarche qui vise à la destitution de l’ego. Si le motif de cette destitution est évidemment religieux, il s’agit surtout ici d’observer comment ce motif est susceptible d’offrir une alternative philosophique à la tradition métaphysique fondée sur la figure de l’ego. En suivant l’intuition herméneutique d ‘un «cogito brisé» et d’une Substitution du soi à l’ego, on en déterminera la désontologisation à travers l’éthique et surtout à partir du motif de l’imitation, exact envers de l’auto-fondation qui constitue le principe directeur de l’ego. On nommera aussi non-philosophie du sujet cette démarche. si le soi qui se substitue à l’ego est précisément ce qui échappe aux principes de la philosophie moderne ou si, inversement, une philosophie du sujet ne peut être qu’une philosophie de l’ego.