Au concept classique de «sécularisation», Certeau a préféré une série de notions qu ‘il aforgées pour rendre compte de processus historiques complexes : inversion du pensable, désorbitage de la vie religieuse, transits et épuisement du croire. Si ces concepts recouvrent des «trajectoires» qui ont été intégrées à certaines théories de la sécularisation (auxquelles on tente ici de confronter les analyses de Certeau), ils ouvrent aussi le regard sur des «écarts» historiques, sur des phénomènes irréductibles à un parcours simple et linéaire. Et si une certaine «sécularisation du pensable» définit irréversiblement notre situation herméneutique, cela n’empêche pas Certeau d’examiner comment, dans cette donne nouvelle, le christianisme demeure pensable.