Richard Hooker (ca. 1554-1600) est considéré comme le premier théoricien de l’Anglicanisme. Comme adolescent il a été élève de John Jewel (lui- même auteur de la première apologie de l’Eglise réformée d’Angleterre). Ensuite, après avoir complété ses études à Oxford, il est devenu «fellow» du Corpus Christi College de cette université. A partir de 1580 à Londres, il a été engagé dans la querelle entre les «modérés» et les «puritains». C’était surtout la dispute avec Walter Travers au cours des années 1585-90 où Hooker était « Master of the Temple», qui a servi à cristalliser ses idées sur la loi, l’Ecriture et l’Eglise. Son ouvrage Of the Laws of Ecclesiastical Polity (E.P.) qui a paru entre 1593 et 1662 (l’édition de 1662 étant la première édition complète) constitue une réponse raisonnée aux théories de Travers et de Thomas Cartwright concernant (1) le principe de la «sola Scriptura», (2) le rapport entre l’Ecriture et la discipline ecclésiastique, (3) la corruption de l’Eglise anglicane par les cérémonies et les superstitions «papistes», (4) le système presbytérien du ministère. Le principe à la base des doctrines «hookeriennes» c’est la loi naturelle qui à son tour dépend de la loi divine. L’Ecriture même, maintient Hooker, doit être interprétée d’après cette loi. Quant à la discipline ecclésiastique, elle ne peut pas être établie une fois pour toutes mais doit s’adapter aux circonstances. Elle n’appartient dès lors pas au domaine du «nécessaire». [Olivier LOYER, L’Anglicanisme de Richard Hooker, 2 vols. Atelier Reproduction des Thèses, Université de Lille III, Lille. Diffusion: Librairie Honoré Champion, Paris, 1979, 991 pp.]