Il y a dix ans, dans un article publié dans cette revue et consacré à quelques études vétérotestamentaires sur la notion d’alliance, nous signalions que l’intérêt principal des biblistes se portait alors sur les traités de vassalité du Proche-Orient ancien (hittites au deuxième millénaire et assyriens au premier millénaire) qui étaient censés jeter une lumière nouvelle sur de nombreux textes de l’Ancien Testament et attester en même temps l’antiquité et l’importance de la notion de berit dans la tradition vétérotestamentaire. Les perspectives sont tout autres aujourd’hui et deux des ouvrages dont nous allons parler semblent particulièrement responsables de ce changement d’orientation : berit ne signifie pas alliance, comme on l’a dit et répété depuis trop longtemps, et son rôle dans le cadre de l’Ancien Testament est restreint puisqu’elle ne s’impose qu’avec les écrits de l’école deutéronomiste aux VIIe et VIe siècles et non dès le début de l’histoire d’Israël. Il faut donc reconsidérer tout ce qu’on a pu déclarer au sujet de l’alliance en théologie biblique et même en dogmatique.