A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’Eglise catholique romaine est ébranlée en ses fondements ; elle passe par la crise la plus profonde de son histoire, une crise dont on peut se demander si elle ne se prolonge pas actuellement sous des formes nouvelles. Les recherches en exégèse biblique, celles de Loisy, en histoire de l’Eglise, celles de Mgr Duchesne, en philosophie religieuse, celles du P. Laberthonnière, pour citer quelques exemples, ont contribué à ce bouleversement dont les signes précurseurs s’étaient fait sentir tout au cours des siècles antérieurs depuis l’apparition de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la modernité. Les résultats, en effet, de ces investigations convergent, semble-t-il, sur une question des plus troublantes pour une institution convaincue d’être fidèle à ses origines : l’organisation de l’Eglise romaine, sa manière de fonctionner n’ont-elles pas dénaturé le christianisme, en instaurant un pouvoir de contrainte, en sécrétant une idéologie autoritaire et dogmatique?