Dans son récent ouvrage sur le rationalisme de Spinoza, F. Alquié aborde le philosophe hollandais non pas en pur historien soucieux de restituer le système dans sa cohérence abstraite, mais en homme pour qui l’enjeu de cette philosophie importe avant tout, et qui, pour cette raison, tente d’effectuer concrètement la démarche de pensée proposée par l’auteur de l’Ethique, afin d’éprouver si cette voie conduit bien à la sagesse, au salut ou à la félicité, comme le veut Spinoza. Se fiant à cette expérience et à divers indices, F. Alquié conclut que le cheminement spinoziste ne mène pas à la fin qu’il promet, et il analyse les raisons qui lui paraissent expliquer la déception inévitable du disciple de Spinoza, c’est-à-dire le mécanisme de l’illusion propre à cette philosophie. [Ferdinand Alquié, Le Rationalisme de Spinoza, (Epiméthée), Paris, PUF, 1981.]