A l’heure des « nouveaux philosophes » et de la « nouvelle droite », des jargons et des modes qui nous viennent d’Outre-Jura, un philosophe, et un philosophe politique, qui écrit clairement et ne jongle pas avec les métaphores est un phénomène trop rare pour ne pas mériter l’attention. Auteur d’une pénétrante thèse sur la pensée politique de Camus et de Sartre, Eric Werner est de ceux-là qui parlent net et sans détours: son dernier livre, Mystique et politique, centré sur les fondements métaphysiques de la notion de communauté politique d’Aristote à Soljénitsyne, l’illustre avec éclat, qui présente en une dizaine d’études un certain nombre de textes classiques de l’histoire de la philosophie politique dans une lumière nouvelle, qui allie la clarté à l’originalité. [Eric WERNER, Mystique et politique, L’Age d’Homme, Lausanne, 1979, 136 p.]