En 1956, G. Pidoux fait paraître dans cette revue, sous le titre « Le Serviteur souffrant d’Esaïe 53», une brillante étude sur une des pages les plus célèbres de l’Ancien Testament communément appelée « le 4e Cantique du Serviteur: Esaïe 52,13-53,12» (cf. p. 36-46). Il permet ainsi à ses lecteurs francophones de mieux connaître l’exégèse scandinave — dont il se fait à plusieurs reprises le défenseur — qui se caractérise par l’importance particulière, voire décisive qu’elle attribue à l’aspect cultuel des traditions vétérotestamentaires. Introduit par une excellente traduction du Cantique, inspirée du savant suédois H. S. Nyberg, l’article de G. Pidoux montre combien les expressions rencontrées en Esaïe 53 offrent d’affinités avec la langue des Psaumes et surtout avec celle des liturgies d’origine proche- orientale; les ressemblances sont notamment frappantes entre le chapitre d’Esaïe et les textes relatifs au destin du dieu de la végétation, Tammuz, dont la passion, la mort et le retour à la vie sont annuellement célébrés: comme le Serviteur, celui-ci souffre, il est maltraité; on l’appelle «le berger jeté à terre, l’emprisonné, le tué; il a été brisé comme un roseau, lavé avec du sang… » […]