L’auteur se propose de passer l’éthique de Ricœur au crible du rasoir d’Ogien, afin d’examiner si la pluralité des points de vue éthiques auxquels Ricœur ne cesse d’emprunter ne viserait pas à rendre compte des limites de toute éthique. Les points de convergence possibles entre les deux auteurs n ‘occultent nullement ceux de leur divergence : pour Ricœur, si le sujet moral n’est jamais fixe, ce n’est pas au prix d’une morale éclectique, mais parce que la sagesse n’est jamais accessible hors d’une faiblesse constitutive du sujet, sans cesse exposé aux effets pervers de ses propres choix. Le pluralisme éthique s’en trouve ainsi légitimé.