Le titre de mon exposé — discret hommage en passant à Jean Nabert — est à la fois prudent et engagé. Prudent en ce qu’il annonce d’emblée que ma réflexion est fragmentaire et provisoire, qu’elle ne prétend à rien d’autre qu’apporter quelques éléments de réflexion et non une vision globale. Engagé, en ce qu’il postule que quelque part une nouvelle éthique est en train d’advenir, et qu’il convient comme théologien et comme chrétien d’y collaborer avec lucidité et espoir. Du coup est annoncée la perspective de cet exposé: tenter de repérer les éléments qui pourraient bien constituer le matériau d’une possible reconstruction de l’éthique en cette fin de XXe siècle; et, par là, décrire les partenaires privilégiés avec lesquels la théologie morale doit entrer en dialogue. Ce sera pour moi une façon indirecte de vous dire, au moment où j’ai la joie d’inaugurer mon enseignement ici, quels sont mes convictions, mes choix, et mes espoirs, et dans quelle direction je compte conduire mes recherches et mon enseignement.