Dans cet article, l’auteur cherchera à déterminer si le jugement esthétique est nécessaire ou non à notre rapport aux œuvres d’art. Certains philosophes, comme Jean-Marie Schaeffer, pensent qu’il nous est possible d’avoir une expérience esthétique sans formuler de jugement. Selon lui, le jugement n ‘est qu’une conséquence possible de la conduite esthétique et non pas sa condition définitoire. Au contraire, pour un philosophe comme Rainer Rochlitz, la rationalité argumentative est inhérente à la sphère artistique, dans la mesure où considérer une œuvre d’art, c’est en même temps juger de sa valeur. L’auteur essaiera alors d’apporter une réponse originale à cette question en introduisant notamment l’idée de jugement*, c’est-à-dire d’évaluation implicite à toute perception d’une œuvre d’art. Cela lui permettra de soutenir qu ‘il existe effectivement une relation interne entre notre expérience des œuvres d’art et le jugement esthétique, mais sans devoir adopter la conception intersubjective de Rochlitz.