Au départ, un constat: la question de la «moralité» des rêves a été délaissée par la philosophie, tandis qu’elle a largement inspiré la littérature. Afin d’explorer la question, on recourt à Aristote, premier théoricien naturaliste du rêve et analyste de la psychologie morale. Bien qu ‘opposé à une «lecture éthique» du rêve (il privilégie les facteurs somatiques), Aristote fournit une échelle extrêmement fine de «demi-actions» (spontanées, désirées, regrettées, etc.) de la veille. La traque d’une hypothétique «action onirique» sera l’occasion d’un parcours tout au long de cette échelle éthique, et d’une étude plus générale du «diagnostic moral» dans la perspective d’Aristote.