Proposition est faite ici d’appeler symboliquement du nom de sa première victime officielle, l’évêque espagnol Priscillien, le processus par lequel un pouvoir ecclésiastique livre, pour exécution, un hérétique au bras séculier. L’ère de Priscillien s’étendrait ainsi, en gros, du IVe au XVIIIe siècle. Durant cette période, victimes et bourreaux partagent une mentalité commune, puisque les unes comme les autres admettent pareillement – avec néanmoins de notables exceptions – la nécessité d’éliminer l’hérétique. En conclusion, cet article soulève la question de notre rapport à la mémoire du christianisme : faut-il aujourd’hui demander pardon pour la persécution des hérétiques?