Le fonctionnement du pouvoir, dans nos sociétés, est étroitement lié à la croissance historique de l’Etat. Depuis quelques années, toutefois, certaines recherches ont mis en évidence le rôle de mécanismes qui, derrière l’appareil solennel de la puissance publique, règlent silencieusement la sujétion des hommes. Le problème est alors de savoir si, à travers ces méthodes de contrôle social, un nouveau type de domination, polymorphe, diffus, insaisissable, n’est pas en train de se mettre en place, dont les catégories traditionnelles de la philosophie politique seraient impuissantes à rendre compte. En d’autres termes, peut-on, aujourd’hui encore, réduire le pouvoir à ce qui fut pendant des siècles la forme par excellence de sa manifestation: la loi? C’est à l’examen de cette question que nous invite Louis Sala-Molins dans son dernier ouvrage, La loi, de quel droit ? [Paris, Flammarion, 1977, 167 p.]