Dans cette étude je poursuis deux objectifs: d’une part, je tente d’établir d’un point de vue théorique les tenants et aboutissants de la question de savoir si le pardon entre deux communautés est possible ; d’autre part, j’examine les obstacles et les dangers d’un tel pardon. En ce qui concerne le premier objectif, je fais appel à Hannah Arendt qui nous a donné dans La condition de l’homme moderne une définition du pardon que j’applique aux relations entre communautés. Afin d’examiner les problèmes d’un pardon inter-communautaire, je fais usage du roman de J. M. Coetzee, Disgrâce, qui offre à mon sens une illustration de ce qu ‘un tel pardon entraînerait. La situation que décrit Coetzee, et a laquelle je me réfère également, est celle de l’Afrique du Sud après l’apartheid.